Utilisation du miscanthus pour le chauffage à Bernwiller
Dans la commune de Bernwiller, située à une quinzaine de kilomètres de Mulhouse et comptant 1200 habitants, le chauffage est assuré par le miscanthus, une herbe rhizomateuse originaire d'Asie ressemblant à des roseaux. À l'origine, la municipalité avait choisi d'utiliser cette plante pour ses propriétés purificatrices, permettant notamment de réduire les taux de nitrates dans les eaux. Contrairement au bois, qui met 50 ans à repousser, le miscanthus peut être récolté chaque année.
Des économies pour les habitants
"C'est beaucoup moins cher que d'autres produits, comme l'électricité, le fioul ou le gaz," témoigne Patrick Baur, maire actuel de Bernwiller.
Les habitants profitent également de cette source de chaleur économique. C'est le cas de Damien Monnier, dont la maison acquise il y a dix ans est reliée à ce système de chauffage. Pour chauffer et avoir l'eau chaude sanitaire dans sa demeure de 180 m², il débourse €1,500 par an, abonnement compris :
"C'est le meilleur rapport qualité-prix que j'ai jamais eu," affirme-t-il, ajoutant qu'il se sent tranquille vis-à-vis de l'inflation.
Les avantages écologiques du miscanthus
Outre son prix stable, le miscanthus présente de nombreux atouts d'un point de vue environnemental. Tout d'abord, il pousse sans recours aux engrais et aux pesticides. De plus, ses utilisations sont diverses : chauffage, paillage horticole, litière pour animaux, biomatériaux… À Bernwiller, le maire projette même de l'utiliser comme isolant dans un projet de rénovation d'un bâtiment.
Une plante dépolluante
Sonia Henry, Maîtresse de conférences au Laboratoire Sols et Environnement de l’Université de Lorraine/INRAE, travaille depuis plusieurs années sur cette plante à la capacité de décontaminer les sols des hydrocarbures. Cependant, elle met en garde :
"Il faut faire attention aussi à ne pas en faire une plante miracle et la trouver partout, sinon on arrivera à une monoculture que l’on cherche justement à diminuer."
Le développement du miscanthus et d'autres alternatives agricoles
Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA, souligne l'émergence du miscanthus comme alternative aux cultures nécessitant moins d'engrais et de pesticides, telles que le chanvre. Ces plantes représentent une voie prometteuse pour l'avenir de l'agriculture et offrent divers débouchés intéressants.
Mise en place d'une culture de miscanthus
Si un agriculteur souhaite se lancer dans la culture du miscanthus, il devra toutefois être patient. En effet, après avoir dépensé environ 12 000 € pour mettre en place une parcelle de 3,5 hectares, il lui faudra attendre deux à trois ans avant de réaliser la première récolte, qu'il compte utiliser pour le paillage ou la production de biocarburant.
En conclusion : une alternative durable et économique
Le miscanthus représente donc une solution intéressante pour les communes et les habitants désireux de réduire leur empreinte écologique et leurs dépenses énergétiques. Toutefois, il convient de rester vigilant quant à son expansion et de ne pas tomber dans une monoculture systématique.
- Réduction des coûts de chauffage pour les habitants
- Culture nécessitant moins d'engrais et de pesticides
- Plante dépolluante pour les sols
- Nombreuses applications possibles : isolation, paillage, litière…